Le Green Belt Movement
Le Green Belt Movement
Vahina Alliat Dupâquier, 3e1
Fondé en 1997 par le docteur Wangari Muta Maathai, la première femme d’Afrique de l’Est et Centrale à avoir obtenu un doctorat, le Mouvement de la Ceinture Verte (Green Belt Movement en anglais), est une organisation non-gouvernementale dont l’objectif est de fournir aux femmes les moyens de se battre contre la déforestation et la dégradation environnementale autour de leurs foyers et pour leurs droits.
Ce mouvement encourage les femmes des petits villages kényans qui souffrent de la déforestation et de la dégradation de la faune et de la flore alentour (assèchement des ruisseaux, érosion des sols, etc.) à planter des arbres pour combattre ces problèmes environnementaux non pas avec des armes, mais avec des graines. Concrètement, depuis 1997, on estime qu’environ 51 millions d’arbres ont été plantés et que 30 000 femmes ont été formées à différents métiers tels que la foresterie, la transformation alimentaire et l’apiculture entre autres.
Logo du GBM
Selon l’ONU, le Kenya perd environ 50 000 hectares de forêt par an. La déforestation est importante, et on estime que, alors que les forêts recouvraient 10% des terres kényanes en 1963, elles n’en occupent plus que 2% aujourd’hui. Cette déforestation est aussi flagrante car le bois est actuellement la première source d’énergie dans les zones rurales du pays : chaque foyer utilise environ 13kg de bois par jour, bois collecté par les femmes. Le développement du tourisme, l’utilisation du charbon de bois, l’extension de l’agriculture et les coupes illégales sont également des causes de la déforestation.
Un exemple concret d’action du GBM est la forêt des Aberderes, la principale source d’eau de Nairobi, qui a été réhabilitée par le mouvement. Elle avait été déforestée à cause de l’exploitation de bois, la production de charbon, la création de pâturages, la construction de logements… Le Green Belt Movement a proposé au gouvernement de restaurer les zones dégradées, de sensibiliser et d’améliorer les conditions de vie des villages voisins.
L’organisation est actuellement basée à Nairobi, capitale du Kenya, et porte des enjeux environnementaux et féministes. Chaque programme du GBM (Green Belt Movement) commence par la discussion, c’est-à-dire une campagne de sensibilisation dans lesdits villages à propos de l’environnement et également des droits des femmes et des droits humains en général.
Pour Wangari Maathai, cette passion pour le militantisme lui vient de sa jeunesse lorsqu’elle avait obtenu une bourse pour aller étudier aux États-Unis. Elle y a vécu les révoltes des Noirs contre les discriminations raciales (entre 1950 et 1966 approximativement). Par la suite, elle s’est intéressée de très près aux mouvements anti-colonialistes (ce qui lui a valu un procès de son ex-mari à cause duquel elle fut expulsée de son poste d’enseignante à l’Université de Nairobi), puis aux droits des femmes, Maathai ayant subi toute sa vie des discriminations liées à son genre notamment plus de difficultés à obtenir un emploi que ses homologues masculins, et à l’écologie. D’ailleurs, à ses débuts, le GBM n’employait que des femmes puis des hommes sont venus grossir leurs rangs.
Wangari Maathai a été la première femme africaine à gagner le prix Nobel de la paix, qu’elle a reçu en 2004. Elle a également été élue au Parlement de la République du Kenya et est devenue ministre adjointe au Ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles. Elle a été professeure d’université et militante écoféministe et est décédée d’un cancer le 25 septembre 2011. Malgré sa perte, le GBM n’a pas cessé son activité et l’organisation continue de planter des arbres au Kenya.
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