Blackout : la Péninsule Ibérique plongée dans le noir complet
Blackout: la Péninsule Ibérique plongée dans le noir complet
Vahina Alliat Dupâquier, 3e1
28 avril 2024. 12h30. En Espagne et au Portugal, les civils vont et viennent, pris dans leur quotidien. Soudain, les lumières s’éteignent. Les transports s’arrêtent, les ascenseurs ne fonctionnent plus, Internet est coupé. La péninsule ibérique tout entière est plongée dans le noir.
Personne ne sait au juste ce qu’il s’est passé, mais on le découvrira plus tard dans les articles de journaux: 15 GW¹ (soit près de 60 % de la demande) ont disparu du réseau électrique de manière soudaine. Les installations compensatoires ont été incapables de répondre à la demande et ce qu’il s’est produit est simple: une gigantesque panne de courant, rien de plus, rien de moins.
La Red Eléctrice de España (REE), le gestionnaire du réseau, déclare que le réseau électrique était déjà soumis à des anomalies dans les jours qui précèdent l'incident, comme des oscillations de la tension et des variations anormales de la fréquence. Le matin du 28 avril, ces anomalies sont accentuées et la REE met en place les réponses protocolaires pour réguler la tension et la fréquence du réseau. A 12h30, on enregistre un nouveau pic, après environ vingt minutes de fonctionnement "normal". A 12h33, c'est le blackout total.
En plus de la Péninsule Ibérique, soit l’Espagne et le Portugal, l’Andorre et une petite partie du Sud de la France ont été affectées avant que les installations pour éviter les pannes de courant généralisées se mettent en place et isolent toute la zone concernée du reste du réseau européen.
Pendant les douze à vingt heures qui suivent, selon les régions, les habitants sont plongés dans le noir, coupés du monde, privé d’une ressource qui est la base de nombre d’activités quotidiennes: l’électricité. Les infrastructures de transport sont particulièrement touchées. Les métros et les trains sont à l’arrêt, les feux de signalisation sont éteints, ce qui oblige les voitures à rouler lentement. Des évacuations de rames de métro sont organisées en plein tunnel et les aéroports sont stoppés d’urgence. Le monde moderne est à l’arrêt.
Selon Le Monde, qui publie un article à 14h05 sur le sujet, la Commission européenne garde un œil attentif sur la situation et reste en contact avec les autorités portugaises et espagnoles. Toujours selon le journal, des gens sortent dans la rue leur téléphone à la main, à la recherche d’un signal. En plus des transports et de la coupure Internet, ce sont des infrastructures essentielles qui ont été touchées, comme l’approvisionnement d’eau, les communications mobiles, mais aussi les hôpitaux qui ont dû se reposer sur des générateurs de secours.
En France, les problèmes électriques ont été résolus très rapidement, en une vingtaine de minutes l’énergie est rétablie là où elle avait été coupée. Un réacteur de la centrale nucléaire de Golfech s’arrête automatiquement pour éviter les dommages à l’infrastructure française. Toujours selon Le Monde, dans le même article, le gestionnaire français RTE déclare: “En France, des foyers ont été privés d’alimentation électrique pendant quelques minutes dans le Pays Basque. L’ensemble a depuis été rétabli”.
Au niveau des populations civiles, on a principalement un sentiment général d’incompréhension. Les voyageurs sont particulièrement pris au dépourvu vis-à-vis du gel total des transports pendant au moins 12 heures, mais globalement, il n’y a pas eu beaucoup d’incidents, excepté les six victimes de la panne de courant. Cinq d’entre elles étaient en Galice, dont trois appartenaient à une même famille et seraient décédées d’une intoxication au monoxyde de carbone, liée à une fuite dans un générateur de secours. Par la suite, le réseau est progressivement rétabli au Portugal et en Espagne, respectivement à 00h22 et à 04h00. 99% de l’électricité espagnole est rétablie à 6h du matin. Le lendemain, tout est redevenu normal.
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| Dessin d'Adélaïde Caurette (2e3) |
Mais cet évènement reste tout de même dans les esprits comme la plus grande panne récente à l’échelle européenne et soulève beaucoup de questions parmi les médias et les complotistes sur la dépendance des réseaux électriques européens aux énergies renouvelables. Même si au moment de la panne, près de 60% de l’énergie circulant sur le réseau provenait de centrales de production électriques solaires, dans le rapport d’incident publié par le gestionnaire de réseau (REE) 49 jours plus tard, la panne aurait été causée par un phénomène de surtensions qui aurait entraîné une réaction en chaîne, ainsi que par une multitude de problèmes techniques. Par conséquent, les énergies renouvelables ne semblent pas avoir de lien direct avec l’affaire.
Si la fréquence varie trop, ce rythme devient instable, et ça peut faire planter des machines, déclencher des coupures ou abîmer le réseau.


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