M. Mergnat récupère le ballon
M. Mergnat récupère le ballon
Victor Perivolaris Birkeland, 3e3
Clara da Costa Maranhão, 5e1
Pour ceux qui n'auraient pas encore eu l'occasion de lire votre présentation, pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Je m'appelle Cyril Mergnat et je suis français. Je suis originaire du sud-ouest de la France, à côté d'une ville qui est assez connue chez nous qui s'appelle Rocamadour, une ville médiévale. Et j'ai passé une grande partie de ma vie à Toulouse, une ville plus grande, peut-être plus connue car la capitale de l'aviation en Europe. C'est là où, notamment, il y a Airbus. Au niveau de ma carrière professionnelle, j'étais enseignant de sciences et techniques. Je travaillais au collège et au lycée. Et après, je suis devenu chef d'établissement. Donc, j'ai fait plusieurs établissements en France, en Andorre, en Espagne, et puis maintenant au Brésil.
Qu'est-ce que c'est qui vous a donné envie de devenir proviseur ?
Déjà, j'ai eu envie d'être professeur. C'est-à-dire que dès que j'étais lycéen, c'était assez clair pour moi que je voulais être professeur. Je faisais aussi beaucoup de choses comme animateur de centres de vacances ou responsable des centres de vacances. Travailler avec les jeunes, ça me plaisait beaucoup. Alors, je suis d'abord devenu professeur, et puis après, en ayant vécu beaucoup d'expériences en tant qu'enseignant dans de nombreux établissements, ça m'a donné envie de prendre des responsabilités et puis d'être plus aux commandes. Donc, je suis devenu proviseur.
Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre métier et sur ses enjeux actuels ?
C'est un métier très important pour une école. J’ai lu un mot qui dit que le proviseur, c'est le chef d'orchestre. C'est-à-dire que ce n'est pas lui qui fait la qualité de la musique, parce que ce n'est pas lui qui joue des instruments. En revanche, s’il ne coordonne pas le tout, ça devient une cacophonie. On n'entend rien et ce n'est pas un beau spectacle, ce n'est pas une belle symphonie. Donc moi, je me vois vraiment comme ça. Et pour réussir, il faut être à l'écoute des gens, il faut savoir mener des projets, il faut savoir prendre des décisions. C'est pour moi des choses extrêmement intéressantes.
Les enjeux, c'est de faire face à énormément de soucis de société puisque l'école est à la croisée de plein de choses. Il faut pouvoir intégrer des élèves qui avant avaient plus de difficultés à rentrer dans l'école, des élèves qui ont des handicaps, d'apprentissage, de mobilité. Il faut savoir faire vivre tout le monde en bonne intelligence, donc faire vivre le climat scolaire. Ce sont des sujets qui secouent la société mais qui, du coup, secouent aussi l'école. C'est vraiment important. Un autre défi, c'est le fait que tous les élèves réussissent. Alors ce n'est pas forcément en ayant les meilleures notes, mais qu'en tout cas, on puisse donner à ces élèves-là la possibilité d'aller faire des études positives pour eux. Tout le monde n'aura pas le même chemin, tout le monde ne doit pas faire Sciences Po Paris ou une grande école d'ingénieurs, mais ce n'est pas pour ça que les élèves ne vont pas réussir. Il faut que chacun puisse trouver son chemin. Il n'y a pas un seul chemin et ça, c'est un défi important.
| Discours de M.Mergnat pour la cérémonie d'ouverture du Mois de la culture afro-brésilienne (Photo de Mme de Reymaker) |
Quels sont vos moteurs professionnels ?
Les moteurs professionnels, déjà, c'est vous, ce sont les jeunes. C'est-à-dire, s'il y a de la réussite, s'il y a des projets, s'il y a des élèves qui sont heureux d'être à l'école, franchement, moi, c'est c’est qui me motive le plus. Et après, dans les relations avec les enseignants, c'est le fait qu'on travaille tous ensemble. Si on arrive à travailler tous ensemble dans une bonne ambiance, ça me convient tout à fait.
Selon vous, quelles sont les difficultés que vous pourriez rencontrer en vivant dans ce pays, avec les différences culturelles,le climat, … ?
La difficulté pour moi, c'est la langue. Et c'est le premier pays où je me retrouve avec une langue que je ne maîtrise pas, puisque je parle d'autres langues et j'ai toujours pu me débrouiller. Et c'est vrai que le fait, ici au Brésil, de ne pas bien parler portugais, c'est un gros frein. C'est quelque chose qu'il faut vite que j'apprenne, parce que c'est assez frustrant de ne pas pouvoir être autonome, de ne pas pouvoir discuter plus facilement avec les gens. Donc la plus grosse difficulté, c'est celle-là. Le climat, j'ai envie de dire, je n'ai pas encore connu les périodes très difficiles, les grosses chaleurs. Mais bon, je viens d'Espagne, et les très fortes chaleurs et l'humidité, on connaît, peut-être pas autant qu'à Rio, mais on connaît aussi. Donc je pense que je ne vais pas être surpris, même si c'est vrai que je viens d'un pays où il fait quand même moins chaud.
Quelle était votre première impression de notre établissement ?
La couleur, parce qu'il y a des couleurs partout, parce que ça a été peint comme ça, parce qu’il y a ces magnifiques fresques qui ont été réalisées.Après son positionnement très carioca, c'est-à-dire que tu es au milieu de la jungle, et en même temps tu es à côté d'une favela et tu es à côté d'un quartier résidentiel. Ça ne se trouve pas dans beaucoup d'endroits, ou en tout cas je ne l'ai pas connu. Soit j'ai connu des établissements qui étaient un peu dans la nature, soit des établissements qui étaient assez urbains. Mais c'est vrai que ce truc où t'as l'impression que tu vois la nature, que tu vois l'urbain, ce n’est pas commun et ça donne vraiment une qualité particulière à l'école.
Quels sont vos projets pour notre lycée ?
Il y en a plein. Il y en a notamment un : bien faire comprendre à tout le monde que vous êtes un lycée international et donc que n'importe quel élève de cette école peut aller partout dans le monde. Il ne faut pas se limiter à se dire qu'on va aller soit en France soit au Brésil mais que tout est ouvert. S'il y a vraiment un message que j'ai envie de porter, c'est vraiment celui-là. Vous faites partie d'une grande communauté.Vous avez de très grandes capacités en langue et donc vous pouvez, au même titre que tous les autres lycées et les élèves des lycées français du monde, aller partout dans le monde et choisir votre chemin partout. S'il y a quelque chose que j'ai envie de laisser, c'est vraiment cette partie-là. Et ensuite, le fait d'apprécier de venir à l'école : d'être bien dans son école, de faire vivre des projets. Si on peut arriver à faire vivre ces deux points, j'en serais vraiment très heureux.
| Entrée du Lycée Molière (Photo de Mme De Reymaker) |
Commentaires
Enregistrer un commentaire